Les médias s’affolent, chaque jour des dizaines d’articles inondent la toile et alimentent les craintes autour de la cigarette électronique. Des vapoteurs malades tués aux États-Unis, voici les titres, repris à toutes les sauces. Les plus réfractaires sont confortés dans leurs opinions, les moins informés se contentent de ces brèves, reste les convaincus qui assistent à une déferlante d’informations plus ou moins vérifiées. Retour sur la psychose de la cigarette électronique.
Tout commence aux Etats-Unis en juillet 2019
L’alerte est donnée aux États-Unis par un communiqué du département de santé du Wisconsin (Department of Health Services–DHS) en juillet 2019. Il fait état de plusieurs cas de maladies pulmonaires mettant directement en cause la cigarette électronique.
Le 14 août 2019, le centre américain de prévention des maladies (Centers for Disease Control and Prevention), annonce l’ouverture d’une enquête sur une centaine de personnes atteintes de maladies pulmonaire à travers le pays.
Le 23 août 2019, le premier décès est recensé dans l’état de l’Illinois. Les malades sont toujours nombreux, et le nombre de décès également.
Le 4 septembre 2019, la Foud and Drug Administration (FDA) annonce qu’un composant aurait été détecté dans les eliquides utilisés par les vapoteurs malades. Il s’agirait de l’acétate de vitamine E, servant à épaissir les e liquides contrefaits.
Le 6 septembre 2019, les célèbres journaux américains « New York Times » et « USA Today », déclarent que certains vapoteurs décédés auraient utilisé des produits contenants du THC.
Le CDC conseille aux vapoteurs d'arrêter totalement la vape quand la FDA déconseille de vapoter des e liquides contenant du THC.
Le nombre de décès grandit, le 10 septembre 2019, « Le Washington Post » annonce le sixième décès dans l’état du Kansas.
Le 11 septembre 2019, l’administration de Trump annonce la mise en place de mesure pour « nettoyer le marché des cigarettes électroniques ». Cette volonté est le résultat des conséquences « profondément préoccupante de la cigarette électronique chez les jeunes » et les récents événements. Un parallèle est donc rapidement fait entre les deux affaires.
Une première arrestation dans cette affaire, a permis de découvrir plus de 1,5 million de dollars de produits à base de THC. La CDC confirme 380 cas de malades et 6 décès dans 36 états du pays au 12 septembre 2019.
Le 11 octobre 2019, le CDC met à jour les informations concernant les décès et recense 1 299 cas de malades associés à l’utilisation de produits de cigarettes électronique et 26 décès signalés dans 21 états du pays. Il publie également un document destiné aux professionnels de santé dressant les conduites à tenir pour l’évaluation et la prise en charge des patients présentant des lésions pulmonaires.
Les états américains interdisent peu à peu la vape
En juin 2019, l’état du Michigan avait déjà interdit la vente de produit de vapotage. Le 5 juin 2019, l’état de Beverly Hills annonce une interdiction effective au 1er janvier 2021.
Avec les événements survenus au cours du mois de juillet, les conséquences sur le secteur de la vape ne tardent pas à arriver.
Le 15 septembre, l’état de New York interdit la vente de produit de vape sur son territoire.
Le 24 septembre 2019, c’est au tour de l’état du Massachusetts d’interdire pour 4 mois la commercialisation de tous produits de vape.
Le 5 octobre 2019, l’état du Rhode Island interdit la fabrication, la distribution, la vente ou la mise en vente de produits de vapotage, pour une durée de 120 jours, reconductible.
L’état de Washington suit le mouvement de l’interdiction pour 120 jours. Quelques jours plus tard, c’est l’état de l’Oregon qui demande une interdiction de vapoter sur son état pour une durée de 6 mois.
Le 8 octobre 2019, le Montana pose une interdiction pour 120 jours.
L'Europe et la France en particulier ne cèdent pas à la panique
Dès le mois de juillet, en France l’information circule vitesse grand V. Les titres alarmistes font la une, nous pouvons lire : « Mortelle : La cigarette électronique ? » ; « Les cigarettes électroniques sont incontestablement nocives » ou encore « Vapotage : les poumons de malades américains comme brûlés par des gaz toxiques » et bien plus encore [...]
Les articles s’enchaînent, les informations concernant l’utilisation et le contenu exact des produits utilisés par les vapoteurs malades sont peu détaillés, apportant un flou autour de cette affaire. Les conclusions sont rapides et simples, la cigarette électronique est la seule coupable !
Un sondage BVA réalisé en septembre 2019 et dévoilé lors de l’ouverture du 3e sommet de la vape à Paris confirme une inquiétude grandissante : « 59 % des Français pensent que vapoter est autant voire plus dangereux que fumer et seuls 25 % d’entre eux estiment que c’est peu ou beaucoup moins risqué que fumer ».
Informez vous !
Informez-vous régulièrement et recherchez des sources fiables. Le cas des États-Unis est différent de la France. Les législations et les règles qui régissent la fabrication et la distribution des produits sont différentes : « Il y a un amalgame entre les produits disponibles en France et ceux qui ont provoqué ces cas, qui sont de toute évidence illégaux », déplore Jean Moiroud, président de la Fivape. Le député et médecin LREM Olivier Véran, confirme également qu' « en France, le vapotage est mieux encadré et sécurisé qu’aux États-Unis ».
L’UFC Que Choisir rassure les Français et publie une actualité le 17 septembre 2019 ne signalant aucun danger en France : “Cigarette électronique aucun danger signalé en France”. Agnès Buzyn, la ministre de la Santé annonce le 22 septembre 2019, "Nous ne sommes pas dans la même situation qu’aux États-Unis. Nous n’avons pas d’alerte sanitaire particulière. Il y peut avoir des effets secondaires à long terme. Nous ne le savons pas aujourd’hui ».
Les Anglais, grands fervents de la vape ne semblent pas inquiet de l’impact des événements aux États-Unis. Plusieurs experts expliquent qu’il existe une mince probabilité que la polémique touche les anglais ou autre état européen. Les raisons invoquées sont notamment liées aux directives qui entourent la fabrication et la commercialisation des produits du vapotage. La cigarette électronique serait bien mieux réglementée en Europe.
Pour conclure, malgré les gros titres racoleurs des journaux, aujourd’hui les vapoteurs malades semblent tous avoir utilisé des e liquides contrefaits contenant de l’huile de THC et de vitamine E. avec nos directives actuelles, il n’y a pas lieu de s’inquiéter en France. Restez vigilant sur la provenance de vos e liquides, n’achetez jamais des produits contrefaits et restez informés.
En attendant bonne vape à tous !